9.10-13

  La rivière parle wolof

Il était une fois, pendant les vacances d’été, une jeune fille nommée Zeynab qui passait ses journées près d’un petit ruisseau non loin du chalet familial au Québec. L’eau claire serpentait entre les rochers et chantait doucement, comme une berceuse. Zeynab aimait s’y asseoir et écouter, en rêvant à l’Afrique que sa grand-mère lui décrivait souvent.

Un jour, alors qu’elle lançait des cailloux dans l’eau, elle crut entendre une voix douce murmurer : « Nanga def ? » Étonnée, elle regarda autour d’elle. Personne. La voix semblait venir du ruisseau lui-même. Bouleversée, elle courut retrouver sa grand-mère et lui raconta ce qu’elle avait entendu.

Sa grand-mère sourit doucement : « C’est du wolof. Cela veut dire : Comment vas-tu ? » Elle lui expliqua que parfois, les souvenirs, les langues et les histoires sont comme l’eau : ils traversent les générations et nous parlent quand on les écoute vraiment.

À partir de ce jour, Zeynab retourna chaque matin au ruisseau, avec un petit carnet. Elle y écrivait des mots en wolof que sa grand-mère lui apprenait. Pour elle, la rivière était devenue un messager secret de ses racines africaines.

Et c’est ainsi qu’au bord d’un simple ruisseau canadien, Zeynab découvrit que sa langue maternelle pouvait voyager dans les murmures de l’eau.

Proverbe africain : « Qui connaît sa langue connaît son cœur. »

Morale : Ta langue est une musique que ton cœur n’oublie jamais.